La société informatique a décidé de retirer de son vocabulaire cette expression pouvant rappeler à certains la souffrance de leurs ancêtres.
C’est officiel : le créateur de Linux, Linus Torvalds, a retenu la proposition émise par Dan Williams, le responsable de la maintenance du cœur du système, de promouvoir un vocabulaire plus “inclusif” dans le domaine informatique et, en particulier, en utilisant des alternatives à la terminologie “maître-esclave”, comme l’a rapporté Numerama.
Cette décision fait suite à celle de Nat Friedman, patron de GitHub, de réévaluer ces termes, jugés trop évocateurs de l’esclavage et des souffrances qu’il a engendrées.
Dan Williams a d’ailleurs répondu aux critiques qui se demandaient si le terme de liste noire était raciste :
« Alors que le terme d’esclave est directement relié à la souffrance humaine, l’étymologie de ‘liste noire’ n’a pas de connexion raciale dans l’histoire. Cependant, pour comprendre le problème, il suffit de penser à la possibilité de remplacer ‘liste noire’/’liste blanche’ par ‘liste rouge’/’liste verte’. Vous comprenez que ce remplacement ne vous semble cohérent uniquement parce que vous avez été sociabilisés pour comprendre que ‘rouge’/’vert’ signifie ‘stop’/’avancer’. La socialisation des termes blanc et noir, qui ont une connotation d’ ‘admissible’/’inadmissible’, n’est pas inclusive. »
Le ministère des Réparations a salué cette démarche et, dans le domaine informatique, invite également à remettre en cause la notion de « système d’exploitation », évocatrice elle aussi de l’esclavage. Il appelle plus largement les professionnels à poursuivre leur questionnement en vue d’effacer progressivement tout risque d’offense à l’égard de populations dont les plaies ancestrales sont encore vives.