Revue du 13 au 19 juin 2021

De la lecture pour le week-end !

Dans cet entretien réalisé par Julien Peyron, la militante laïque Yasmine Mohammed dénonce le racisme des autorités canadiennes, qui l’ont renvoyée à sa « communauté » quand elle a tenté de se libérer de sa famille intégriste.
Touchée par ce témoignage qu’elle invite vivement à lire, Djemila Benhabib le présentait mieux qui nous ne le ferions jamais : « Mariée de force, à l’âge de 20 ans à un ami de la famille membre d’Al-Qaïda. Lorsqu’à 12 ans, elle dénonce les sévices qu’elle subis, le juge canadien se déclare impuissant et lui demande d’endurer la façon de vivre de ‘sa’ communauté. Le communautarisme est un abîme pour les plus faibles. Pour des femmes de culture musulmane en quête d’émancipation c’est une prison. Pour certaines, un obstacle presque infranchissable. C’est pourquoi nous nous battons pour la laïcité qui nous permet d’espérer un horizon de liberté, détaché des archaïsmes de nos communautés d’origine. »

Extrait qui éclaire d’un autre jour le « privilège blanc » tel qu’il se manifeste dans les pays où le « respect des minorités » est poussé jusqu’à l’absurde sous la pression des progressistes :
« L’un des éléments les plus dramatiques de votre histoire survient à l’âge de 12 ans, quand l’un de vos professeurs vous pousse à dénoncer votre famille aux services sociaux canadiens. Comment avez-vous été reçue ?
Ce professeur arrive à me convaincre de m’élever contre ma mère et mon beau-père. Il témoigne devant la police et dit avoir vu des brûlures sur mon corps. L’affaire est portée jusqu’à un juge, mais celui-ci estime que, dans ma ‘communauté’, les punitions corporelles sont souvent plus fortes que dans la moyenne des familles canadiennes. Que c’est ainsi. Jamais je ne me suis sentie autant trahie. Le Canada m’a trahie. L’Occident m’a trahie. J’ai fait une grande dépression ensuite, accompagnée de pensées suicidaires.
Vous dites que si vous aviez été blanche, l’État canadien vous aurait protégée.
J’en suis sûre à 100 %. Le voilà, le vrai racisme : le juge me demande d’endurer des coups, de la torture, car ce serait dans la ‘culture’ de ma communauté, de ma famille… En cela je ne suis pas l’égale des autres enfants canadiens. »


Le jeudi 15 avril s’est tenue en Sorbonne une journée d’études intitulée « Fondements de la discrimination contemporaine. Comment agir contre les discriminations à l’université ?« , organisée par plusieurs chargés de « mission lutte contre les discriminations et le racisme ». Il sera mis en ligne le 10 mai, à l’occasion de la « Journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » (depuis 2006). La parole y fut donnée à des enseignants de formations diverses (université, CNRS, INSPE), ainsi qu’à des étudiants. L’ensemble forme un concentré de wokisme, à la fois par les thématiques traitées, par la reprise des éléments de langage catéchétiques et par la confusion constante entre recherche et militantisme.

L’Observatoire s’est fait microscopique pour assister en toute tranquillité à la journée organisée en Sorbonne autour de la question sur les fondements de la discrimination contemporaine qui accueillait entre autres Pap N’Diaye, l’inénarrable auteur avec Constance Rivière du rapport sur la diversité à l’Opéra dont il avait déjà écrit tout le mal qu’il fallait en penser. Voilà donc le compte-rendu de reportage en immersion au coeur du Wokistan de la part de notre intrépide reporter.

« Que s’est-il donc passé à gauche au moment où la fracture politique s’approfondissait autour de nouveaux clivages ? », interroge Christian Rioux dans cette chronique. « Sourde à la souffrance des classes populaires, qui étaient pourtant sa raison d’être, celle-ci a choisi la fuite en avant pour se réfugier dans le monde paisible de l’utopie. » Une utopie radicale puisqu’elle y prétend changer l’homme ou, à défaut, le rééduquer.


« Aujourd’hui plus que jamais, le terme d’intersectionnalité fait couler beaucoup d’encre. Entre les attaques gouvernementales qui, en s’en prenant à l’intersectionnalité, visent à faire taire la puissance du mouvement antiraciste, les mécomptes universitaires à son égard, qui pensent qu’avoir une analyse de la domination raciale effacerait l’analyse de classe, enfin les confusions militantes qui en font un synonyme du ‘postmodernisme’, nous n’en avons pas fini de ne pas comprendre ce que l’intersectionnalité veut dire. » Dans cet article, Aurore Lancereau tente de démêler les fils, sous le prisme du NPA.

Auteur : Gabriel des Moëres

Vieux gaulliste, républicain exigeant, humaniste et conservateur.

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