De la lecture pour le week-end !
« Le développement d’un nouvel antiracisme en Europe et aux États-Unis nous confronte à un changement de paradigme troublant. Ce changement représente un défi pour l’humanisme, écrit Bruno Chaouat. On connaît les débats actuels des deux côtés de l’Atlantique sur le retour de la race dans l’activisme antiraciste. Si cet activisme reconnaît que la race est une construction raciste, il la convoque toutefois systématiquement. Sur le modèle de l’anglo-américain, on parle en France de personnes ‘racisées’, par exemple, ce qui signifie que des personnes se trouvent réduites à leur couleur de peau, que la façon dont elles sont perçues les rivent à cette identité raciale. Le mot ‘racisé’ suggère que dans une personne noire, le Blanc voit ‘le Noir’ avant de voir l’homme. Si l’homme blanc dit ne pas voir le Noir dans l’homme mais l’homme seul, alors le nouvel activisme antiraciste y voit ce qu’on appelle ‘color blindness’. »
La pensée décoloniale est-elle coloniale? Pour une déconstruction du décolonialisme
Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, 23 juin 2021.
« Pendant que le ‘Mois décolonial’ est à la fête à Grenoble, le château des ducs de Bretagne organise la deuxième édition de son exposition ‘Expression(s) décoloniale(s)’. Las, les deux invités originaires d’Afrique ont tenu un discours bien différent de celui qui était attendu, révélant au passage une difficulté à laquelle les militants décoloniaux n’ont manifestement pas songé : se pourrait-il que la pensée décoloniale soit elle-même l’héritière de la pensée coloniale ? » Telle est la question posée dans cet article par Vincent Tournier, maître de conférence de science politique à l’Institut d’études politiques de Grenoble.