Quand l’entreprise française Ubisoft, numéro 3 mondial du jeu vidéo, veut faire oublier ses sordides affaires de harcèlement sexuel, elle se transforme en organe de propagande stalino-progressiste. Au programme : séminaires sur la transidentité, quotas de racisés, et critères d’évaluation revisités à la sauce LGBTQIA+.
Ubisoft, a entrepris une « refonte complète du mode de collaboration des équipes créatives », selon les mots de son cofondateur et directeur Yves Guillemot. Il faut dire que l’entreprise française s’est trouvée sous le feu des critiques après que des faits de harcèlement et d’agressions sexuelles ont éclaté au grand jour. Un #MeToo du jeu vidéo a même vu le jour. Bien décidé à redorer son image, Ubisoft, s’est donc transformé en officine « woke », en tentant par tous les moyens de rééduquer ses employés.
L’un d’eux a bien voulu nous répondre. Il explique que sous couvert d’ »inclusivité », l’entreprise cherche à atteindre des quotas de minorités ethniques et sexuelles. « Lors de tables rondes sur l’amélioration de la diversité et de l’inclusion dans la boîte, j’ai entendu des propos tout à fait sérieux tenus par des personnes haut placées, disant qu’il n’y avait ‘pas assez de noirs’, et qu’il fallait en ‘ajouter’. » Gare à celui qui oserait aller à l’encontre des quotas, la bienveillance ne se discute pas. D’ailleurs on n’a pas intérêt non plus à « mégenrer » une personne trans, sous peine d’être repris pour « propos haineux ».
Durant le « pride month » ou « mois des fiertés », des mails et rappels quotidiens sont envoyés aux employés pour les « convier » aux conférences de la semaine « diversité et inclusion ». « La participation n’est pas obligatoire, mais les rappels sont tellement nombreux et insistants qu’il est impossible de les ignorer. » Ces conférences sont animées par des membres d’associations telles que Le Refuge (drôle d’idée d’inviter une association mouillée dans des affaires de mœurs, pour faire oublier les siennes). À cette occasion, les employés sont notamment invités à ne surtout pas importuner les personnes LGBTQIA+ avec leurs interrogations, et à se renseigner eux-mêmes sur les questions de genre. La théorie du genre est elle-même indiscutable, sous peine de voir son évaluation revue à la baisse.


Nous avons pu consulter des documents internes relatifs aux évaluations des employés, exhortant ceux-ci à « incarner l’exemplarité » : « Être inclusif.ve et accueillir toutes les formes de diversité », « avoir une approche constructive et être conscient.e de l’impact de ses mots et de ses actions » et, cerise sur le gâteau : « Agir en allié.e et contribuer à un environnement de travail sûr et respectueux ». Un « allié », c’est une personne blanche, cisgenre et hétérosexuelle, qui agit de manière « solidaire » avec les racisés, les dégenrés et les adeptes de toutes les orientations sexuelles possibles. En résumé : votre évaluation dépend de votre soutien aux communautés « opprimées ».
Un nouveau critère d’évaluation sera d’ailleurs effectif à partir de 2022, « être un rôle modèle » : « Ce critère prendra en compte votre habileté à prendre soin des autres, adopter un comportement inclusif, et établir un environnement de travail sûr et inclusif. Ce critère s’appliquera à tous dans l’entreprise, et puisque performance et salaire sont étroitement liés, nous adaptons notre politique salariale pour que celle-ci prenne en compte le respect par nos membres de ce critère » [traduit de l’anglais]. À partir de 2022, le salaire des employés sera réévalué en fonction de leurs opinions exprimées.
Histoire que la propagande soit bien implantée, l’entreprise facilite la création d’ »Employés Ressources Groupes » (ERG). Ce sont des groupes créés à l’initiative des employés, centrés sur des thèmes précis. Et bien entendu, ces thèmes tournent surtout autour des revendications intersectionnelles. Ces ERG sont pris très au sérieux et supervisés par une responsable « diversité et inclusion ». Les blancs, hétéros, cisgenres n’en sont pas exclus, mais la terminologie utilisée implique que si vous n’êtes pas un « allié », vous êtes un ennemi par définition. Ce qui peut vous nuire très concrètement puisque le fait même d’être un « allié » fait partie de vos critères d’évaluation salariale.
Comble de la ségrégation raciale, sous couvert d’inclusivité, les personnages de jeux racisés et/ou LGBT, ne peuvent être créés que par des personnes leur correspondant dans le monde réel. Parce que dans l’idéologie woke : un blanc ne peut pas savoir comment pense et se meut un noir. Et comme ce qui se passe aux États-Unis finit toujours par arriver en France, l’entreprise envisage apparemment de mettre en place des « sessions de rééducation ». Objectif : faire prendre conscience aux blancs de leur racisme interne avec un formulaire sur la « whiteness », c’est-à-dire sur les biais associés à la « blanchité », comme le fait de « vouloir être le meilleur ».
Source : Aurore Leclerc, « Woke’s Creed : quand Ubisoft rééduque ses employés », L’Incorrect, 20 juillet 2021.
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