« Le multiculturalisme wokisé représente l’idéologie officielle du régime canadien : on pourrait parler de l’idéologie canadienne, d’ailleurs, tellement elle se confond avec la nature de l’État canadien. »
« Justin Trudeau le disait comme tel en 2015, juste après son élection : le Canada est un pays qui se distingue par son absence de noyau identitaire historique. Plus encore, il se caractériserait par son culte de la diversité, et même, d’une toujours plus grande diversité. C’est ce qui pousse Ottawa, par exemple, à valoriser non seulement le voile islamique, mais aussi le niqab, comme autant de symboles de la diversité conquérante.
« Le Canada s’est non seulement converti au multiculturalisme, mais à toutes les nuances de l’idéologie diversitaire, comme on le voit avec la consigne donnée aux fonctionnaires en relation avec les citoyens de tout faire pour éviter de mégenrer, en cessant de présumer qu’on se retrouve devant Monsieur ou Madame. Le Canada fait donc de la déconstruction du masculin et du féminin la prochaine étape de l’émancipation démocratique, au nom de la fluidité identitaire associée à la nouvelle figure messianique du non-binaire. […]
Le Canada prétend réinventer la définition de ce qu’est un pays, et c’est à partir de cette nouvelle définition de lui-même qu’il prétend surplomber les autres pays et leur demander de s’adapter à sa définition de la diversité.«
Mathieu Bock-Côté,
interviewé dans le dernier numéro de la revue Eléments.