Quand les LGB ne prennent plus le T

Militant écologiste radical, Nicolas Casaux se méfie du transgenrisme comme de la peste. Derrière la défense de minorités présentées comme incomprises et discriminées, au-delà du « progressisme » dont se targuent ses soutiens, il décèle une idéologie conduisant à la pure et simple négation de la réalité biologique et au rejet de l’homosexualité. La récente campagne polémique du Planning familial lui a offert l’occasion de publier deux textes particulièrement éclairants sur le sujet, qui traduisent la fracture aujourd’hui ouverte entre le mouvement homosexuel et le mouvement trans.

Novlangue trans et malhonnêteté « progresssite »

Le planning familial publie une affiche proclamant que « les hommes aussi peuvent être enceints », sur laquelle figure également une personne d’apparence en partie féminine, mais avec une barbe. Pourquoi prétendre que les hommes peuvent être enceints ? Parce que dans l’univers trans, qui constitue le nouveau politiquement correct, le nec plus ultra du « progressisme », à gauche (surtout), les femmes qui se disent (se « sentent ») « hommes », ayant ou non subi une opération chirurgicale dite, à tort, de « réassignation sexuelle », sont appelées « hommes trans » et doivent être considérées comme des « hommes » (tout court). Inversement, les hommes qui se disent (se « sentent ») « femmes », ayant ou non subi une opération chirurgicale dite, à tort, de « réassignation sexuelle », sont appelés « femmes trans » et doivent être considérés comme des « femmes » (tout court).

Tout ça est évidemment complètement idiot et nuisible à bien des égards, dans la mesure, notamment, où cela détruit littéralement le sens des mots « homme » et « femme  » qui, dès lors, ne peuvent plus rien désigner de cohérent. En général, les idéologues trans définissent un homme comme « une personne qui se dit homme », et une femme comme « une personne qui se dit femme » ; peu leur importe que ces définitions n’en soient pas. (« Homme » et « femme » désignent les deux sexes de l’espèce humaine, c’est-à-dire des réalités corporelles et biologiques immuables — on ne change pas de sexe, c’est impossible, la sexuation, encodée dans toutes les cellules de notre corps, c’est pour la vie —, pas des « sentiments ». Surtout que ces « sentiments » d’être homme ou femme correspondent, le plus souvent, sinon toujours, aux stéréotypes sociosexuels du genre. C’est-à-dire qu’ils se fondent sur et renforcent les caractéristiques de genre socialement imposées aux hommes et aux femmes, le sexisme ambiant.)

Cette redéfinition par l’absurde des termes homme et femme, acceptée et même défendue par les gouvernements, permet entre autres choses à des hommes d’être admis dans des foyers pour femmes battues, ainsi que dans tous les espaces réservés aux femmes dans la société, de prendre les places qui leur sont réservées en politique, etc. (Oui, oui, ça arrive, c’est déjà arrivé à diverses reprises et ça arrive régulièrement dans les pays où le transgenrisme est implanté depuis plus longtemps que chez nous). Par ailleurs, cette redéfinition encourage des jeunes (surtout) à mutiler leurs corps sains (voir ici).

Le planning familial a été l’objet de beaucoup de critiques suite à sa publication de ce dessin absurde. Y compris de critiques émanant d’individus d’extrême droite. Mais pas seulement. Beaucoup de ces critiques sont portées par des femmes, féministes, de gauche. Mais, bien sûr, à gauche, quand on est malhonnête et qu’on cherche à passer sous silence le contenu des critiques auxquelles on fait face, le plus simple, c’est de prétendre qu’il s’agit uniquement de critiques « d’extrême droite ». Même pas besoin d’argumentaire. Si c’est d’extrême droite, c’est forcément nul, idiot, incohérent, raciste, illogique, nazi, réactionnaire, xénophobe ou tout ça à la fois, n’est-ce pas ?! (L’autre technique très souvent utilisée pour éviter d’avoir à répondre aux critiques auxquelles on fait face consiste à les assimiler à une « phobie », c’est-à-dire à une peur irrationnelle, en l’occurrence de dénoncer quelque « transphobie ».)

(D’une certaine manière, à gauche, on a aussi une nouvelle définition de ce qu’est une personne d’extrême droite. La définition d’une personne d’extrême droite, aujourd’hui, c’est « toute personne dont on dit qu’elle est d’extrême droite », et/ou « toute personne qui n’est pas d’accord avec nous ».)

Minable. Pitoyable. Plus encore de la part de ces femmes qui se disent féministes tout en prenant la défense d’une idéologie qui anéantit le sens du mot femme, et donc celui du mot féminisme.

Homophobie du mouvement Trans et Alliance LBG

(Oui, j’insiste sur ce sujet. Parce que je crois qu’il constitue un problème majeur, dont les effets dépassent largement le cadre des questions de sexe et de genre et s’étendent à presque tous les domaines de notre société, y compris à celui des luttes sociales et écologiques étant donné que, dès que l’on ose formuler des critiques à l’égard du courant trans, on se retrouve dénigré, calomnié, ostracisé, censuré même lorsqu’il s’agit de parler d’autre chose que de transgenrisme. Si vous ne comprenez pas l’importance — croissante, et pas de notre fait — de ce sujet, son pouvoir de nuisance — colossal —, c’est sans doute que vous n’êtes pas attentif.)

Ainsi que le font valoir de nombreuses personnes homosexuelles ou bisexuelles depuis des années, le sigle LGBTQ+ est un coup de force, un mariage forcé entre différents groupes sociaux dont les membres sont loin d’avoir tous consenti à ce rapprochement opportuniste. Peu de gens savent que dans de plus en plus de pays, et notamment dans tous ceux où l’idéologie transgenre tend à s’imposer, des organisations appelées « Alliance LGB »1 voient le jour. La première, il me semble, a été l’Alliance LGB du Royaume-Uni. Il existe désormais une « Alliance LGB » aux États-Unis, en Australie, en Finlande, en Espagne, en Serbie, en Norvège, au Mexique, en Irlande, au Brésil, en Pologne et dans d’autres pays encore (toujours pas en France, mais on peut gager que ça ne saurait tarder).

Pourquoi cette Alliance LGB ? Parce que de nombreuses personnes lesbiennes, gays ou bisexuelles ont décidé de réagir face à l’homophobie et la lesbophobie intrinsèques du mouvement trans. Quelle homophobie, quelle lesbophobie ? L’idéologie trans repose sur une négation de la biologie, du sexe (dont elle prétend qu’il serait « assigné à la naissance », entre autres absurdités, mais c’est un autre sujet). Pour elle, tout se base sur le « genre ». C’est ainsi qu’aujourd’hui, Stonewall, une des plus célèbres organisations LGBTQ+, la plus importante organisation LGBTQ+ en Europe, définit le mot « homosexuel » comme « un terme plutôt médical utilisé pour décrire une personne ayant une orientation romantique et/ou sexuelle vers une personne du même genre ».

Mince alors. Homo. Sexuel. Ce n’était pourtant pas compliqué. Le mot est explicite. « Homo » nous vient du grec ancien ὁμός, homós (« semblable, pareil »), et « sexuel » désigne — contre toute attente ! — le sexe. La définition correcte, que le CNRTL continue (jusqu’ici) de proposer, est donc « qui éprouve une attirance sexuelle pour des individus de son propre sexe ». Pas de son propre « genre ». « Homosexuel » pas « homogenruel ». Autrement dit, Stonewall efface purement et simplement l’existence des homosexuels. En France, le Planning familial écrit, dans un « lexique trans », que les termes « ‘Lesbienne’ et ‘gay’ sont bien connus, mais souvent ciscentrés. Il est important de comprendre qu’un couple de lesbiennes peut, par exemple, être composé d’une femme cis et d’une femme trans, ou qu’un homme gay peut avoir une vulve. » Autrement dit, tout et n’importe quoi. Là encore, la réalité des homosexuels est effacée au profit d’un charabia incohérent qui prétend que des hommes peuvent être des lesbiennes. Le terme « bisexuel » est (évidemment) encore plus mal vu par l’idéologie trans. Le Planning familial note : « La définition consensuelle des personnes bi serait ‘attirées pour [sic, ‘par’] les hommes et les femmes’. Mais cette définition est binaire, et a pu être qualifiée de transphobe. » La bisexualité, c’est « transphobe » (c’est-à-dire que ça contredit la doctrine trans).

D’où l’Alliance LGB, qui formule ainsi sa raison d’être :

« Faire progresser les droits des lesbiennes, des gays et des bisexuels : nous défendons les intérêts des lesbiennes, des gays et des bisexuels. Nous défendons notre droit de vivre en tant que personnes attirées par des individus de notre propre sexe, sans subir de discriminations ni aucun désavantage. Nous veillerons à ce que les voix des lesbiennes, des gays et des bisexuels soient entendues dans tous les débats publics et politiques qui affectent nos vies.
Mettre en évidence la double discrimination dont sont victimes les lesbiennes : nous amplifions la voix des lesbiennes et mettons en lumière la double discrimination dont elles sont victimes en tant que femmes attirées par des individus de leur propre sexe dans une société dominée par les hommes.
Protéger les enfants susceptibles de devenir lesbiennes, gays ou bisexuels : nous nous efforçons de protéger les enfants contre les idéologies nuisibles et non scientifiques qui pourraient les amener à croire que leur personnalité ou leur corps a besoin d’être modifié. Tout enfant qui grandit en devenant lesbienne, gay ou bisexuel a le droit d’être heureux et confiant dans sa sexualité et dans ce qu’il est. »

L’Alliance LGB ajoute : « Nous reconnaissons que le sexe est binaire, avec des mâles et des femelles, et que (pour la grande majorité des gens) le sexe est déterminé à la conception, observé à la naissance (ou in utero), puis consigné. Nous rejetons la cooptation des rares conditions médicales appelées désordres du développement sexuel (DSD, expression qui désigne les intersexuations) afin de mettre en doute la nature binaire du sexe. »

Et remarque : « De très nombreux enfants, et très probablement des adultes, entament un processus de transition en raison de l’homophobie de leurs parents, de leur groupe de pairs ou d’une répulsion intériorisée envers leur propre orientation sexuelle. Aujourd’hui, un mythe suggère aux jeunes homosexuels qu’ils peuvent être hétérosexuels, que les lesbiennes sont en réalité des hommes hétérosexuels et que les homosexuels sont en réalité des femmes hétérosexuelles. Il s’agit d’une thérapie de conversion homophobe. »

Ce n’est pas par hasard si, il y a déjà plusieurs décennies, l’ayatollah Khomeini, en Iran, a adoubé le transsexualisme dans une fatwa. En Iran, depuis déjà plusieurs décennies, la chirurgie dite (à tort) de « réassignation sexuelle » (à tort parce qu’on ne change pas de sexe, juste l’apparence des organes génitaux externes), sert de thérapie de conversion des homosexuels — les idées trans offrent un formidable moyen de se débarrasser de l’homosexualité. En Iran, mais pas seulement.

Il devrait être évident que si vous suggérez à des garçons qui ne correspondent pas au stéréotype du garçon qu’ils sont peut-être des filles piégées dans des corps de garçons, ou à des filles qui ne correspondent au stéréotype de la fille qu’elles sont peut-être des garçons piégés dans des corps de filles, immanquablement, vous allez pousser des homosexuels à « transitionner », autrement dit, vous allez procéder à des thérapies de conversion.

Un article du quotidien britannique The Times rapporte qu’à la clinique Tavistock, au Royaume-Uni (le principal centre où les jeunes sont envoyés pour effectuer leur « transition », qui comprend un service « d’identité de genre ») : « Un si grand nombre d’enfants potentiellement homosexuels ont été envoyés sur le chemin du changement de sexe que deux des cliniciens [interviewés] ont déclaré qu’une note d’humour noir circulait parmi le personnel, selon laquelle ‘il ne resterait plus d’homosexuels’. ‘Cela ressemble à une thérapie de conversion pour les enfants homosexuels’, a déclaré un clinicien. ‘J’ai fréquemment eu des cas où les patients avaient commencé à s’identifier comme trans après des mois d’horribles persécutions parce qu’ils étaient gays’, a-t-il déclaré au Times. ‘De jeunes lesbiennes considérées au bas de l’échelle ont soudainement découvert qu’elles étaient très populaires lorsqu’elles ont dit qu’elles étaient trans.’ Une autre clinicienne a déclaré : ‘Nous avons entendu beaucoup d’homophobie et nous avions l’impression que personne ne la combattait. Beaucoup de filles venaient et disaient : ‘Je ne suis pas lesbienne. Je suis tombée amoureuse de ma meilleure amie, mais ensuite je suis allée sur Internet et j’ai réalisé que je ne suis pas lesbienne, je suis un garçon.’‘ »

(Il est à noter que suite à une récente décision du NHS (le service de sécurité sociale britannique), le « service d’identité de genre » pour les enfants de la clinique Tavistock devra fermer au printemps prochain. Cette décision découle des recommandations de la pédiatre Hilary Cass, en charge d’un examen indépendant du service, qui a confirmé la « pression insoutenable » à laquelle étaient soumis les médecins et le risque de « surdiagnostic » de dysphorie de genre. Elle a aussi noté le manque d’unanimité des médecins sur les procédures à suivre, et le manque de prise en compte des autres problèmes de santé mentale que pouvaient présenter les patients). Son rapport final est attendu pour 2023. La clinique Tavistock avait déjà été mise en cause en 2020 par Keira Bell, une ancienne patiente regrettant la transition qu’elle avait été encouragée à effectuer à l’adolescence.)

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1. Pour Lesbiennes, gays et bisexuels.

L’auteur : Nicolas Casaux est traducteur pour Deep Green Resistance France, un mouvement écologiste radical, et pour les éditions Libre.

Auteur : Estielle Madmarx

Je suis synthèse de toutes les minorités opprimées, vecteur de leurs luttes, garant de leur bien et avant-garde éveillée sur le chemin du monde d'après.

Un commentaire

  1. merci merci et encore merci
    expat au Canada, ou apparemment il n’y a pas encore de LGB, je m’inquiete en effet de ce chancre qui effectivement met ces minorites en porte a faux, sinon en conflit latent.
    Homosexuel, je n’ai pas eu bespoin d’association, de lobby ou de porte-parole BQTQ pour me representer..
    Merci au traducteur!

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